Auxiliaire de l’agriculture mais pas seulement
Un renard consomme de 4000 à 6000 rongeurs par an, il agit comme un véritable auxiliaire des agriculteurs en débarrassant leurs cultures des ravageurs qui peuvent occasionner d’énormes dégâts sur les récoltes et donc sur leur chiffre d’affaire. Le Renard est un allié systémique naturel et gratuit. Ils régulent les déprédateurs sans quoi ces derniers prolifèreraient. Vous pouvez avoir la chance de l’apercevoir muloter dans un champ fraichement coupé.
En consommant les campagnols, le renard fait baisser considérablement leurs populations. Leurs galeries ainsi libérées offrent le gîte à des insectes polinisateurs (certains bourdons) qui font leurs nids dans des trous sous terre.
Les végétaux utilisent diverses stratégies pour coloniser les milieux. La dispersion de graines à l’aide d’un hôte est un exemple. Consommant des fruits à noyaux et à pépins, le renard participe à la dispersion de graines qu’il ingère.
Elles ne sont pas digérées par l’animal qui les rejette dans ses excréments. Une laissée correspond aux excréments (fèces, crottes) de certains mammifères tels que le renard, le hérisson, le blaireau, le lynx… Vulpes vulpes peut déposer plus de 300 graines de mures par laissée.
L’aspect et la couleur des fèces sont variables et peuvent aussi contenir des plumes, des os, des poils, de la terre lorsque l’individu consomme des lombrics. Les résidus riches en oligo-nutriments constituent ainsi des ressources essentiels pour le sol, la pédofaune, les végétaux.
Limiter la maladie de Lyme, c’est possible
La Borréliose de Lyme ou maladie de Lyme est une maladie infectieuse due à une bactérie « Borrelia burgdorferi » touchant de nombreuses espèces animales, dont l’homme. Les micromammifères (campagnols, mulots, souris, etc.) sont les porteurs de la maladie et représentent les premiers hôtes réservoirs. Les rongeurs vivent en symbiose avec Borrelia qui se développe dans leur sang, sans pour autant en être victime.
Un animal qui consommera un rongeur infecté, ne le sera pas à son tour, la maladie ne se transmet que via un vecteur : la tique. Cette dernière opportuniste se nourrit du sang des rongeurs et peut, à son tour, être contaminée.
Elle sert alors de transport à la bactérie. Lorsque qu’elle changera de proie, par exemple : d’un mulot à un blaireau, donc passera d’un hôte à un autre (réservoir secondaire), sa morsure pourra infecter l’individu qui développera ou non la maladie. Selon son état immunitaire, l’hôte peut succomber à l’attaque.
L’être humain peut figurer parmi la liste des réservoirs secondaires mais en quoi le Renard et au même titre, la fouine, peuvent nous aider dans la lutte de la Borréliose de Lyme ?
Le régime alimentaire du Renard roux est composé d’environ 80% de rongeurs, il joue un rôle de régulation sur ces petits mammifères. En les consommant, il diminue leur effectif, réduit leur possibilité de reproduction et restreint ainsi le capital d’hôtes primaires pour la tique.
Selon une étude récente[1], la présence du Goupil exerce une importante pression d’intimidation sur les rongeurs qui adaptent un mode vie plus discret. L’acarien parasite se tourne, de ce fait, vers d’autres espèces plus accessibles et non-porteuses de la bactérie. Plus le renard est présent dans une zone géographique, plus le cycle de contamination est freiné, le taux de tiques serait diviser par 20.
Références & sources :
[1]Hofmeester Tim R., Jansen Patrick A., Wijnen Hendrikus J., et al. 2017. Cascading effects of predator activity on tick-borne disease riskProc. R. Soc. B.2842017045320170453. Consulté le 22/11/2022, lien du site.
Christophe GILLES et Luc MERY (novembre 2017), Renard roux, sur le site atlas des mammifères sauvages de Rhône-Alpes. Consulté le 22/11/2022, lien du site.